CHANTS ET RÉCITS DE MONTAGNES ITINÉRANTES

Maëllis Daubercies Abril

Lucile Guirimand

Lorine Wolff

“MONTJÒIA” désigne en occitan le monticule de pierre élevé comme point repère en montagne.
“Un jour de septembre, au crépuscule. Nous sommes une quinzaine sur le plateau des Petites Roches, en Chartreuse, à 1 000 mètres d’altitude. En face de nous, de l’autre côté de la vallée du Grésivaudan qui s’étire à nos pieds, s’éteignent les derniers sommets du massif de Belledonne, notre territoire de vie. Tandis que la nuit tombe, les lumières s’allument, une à une, aux flancs
des montagnes, témoins d’une modeste présence humaine. Parmi nous, un poète dit quelques vers de Jaccottet, un fragment de Matisse, une ou deux pages extraites des Espèces d’espaces de Perec. On se souvient du mot d’Hubert Reeves : « L’espace prend la forme de mon regard. » On se met à observer autrement.”

Choplin, A. (2019). La part inconnue du territoire. L’artiste en faveur du dépliement des espaces. Dans L. Anselme, S. Arlet et G. Bénichou Cultures et ruralités : Le laboratoire des possibles (p. 93-97). Éditions de l’Attribut.

LE PROJET
Projet de création pluridisciplinaire itinérante qui questionne la complexité des liens
que nous entretenons avec les territoires de montagnes de la région AURA aujourd’hui,
en tissant des correspondances sensibles entre les différents massifs. Projet in situ conçu
autour d’itinéraires de 2 à 6 jours pour deux musiciennes et une comédienne, parcourus
uniquement à pied.
Le premier parcours à l’été 2026 aura lieu au sein du PNR (Parc Naturel Régional)
des Volcans d’Auvergne, dans les régions des Monts Dore et du Cézallier. Il est constitué
d’une suite de représentations dans des lieux patrimoniaux mêlant monuments historiques
et sites naturels classés.
Côté musique : création et arrangements à partir d’archives sonores de chants et musiques
traditionnelles collectées dans le Massif Central et les Alpes.
Côté théâtre : part de récit qui interroge les usages et les représentations que nous avons
des massifs aujourd’hui : utilitariste, idéalisé, investi, mythifié ?
INVESTIR DE NOUVEAUX ESPACES
Explorer les espaces ruraux et imaginer de nouvelles aires de représentation artistique :
lieux de patrimoine, places de villages, refuges, cols et sommets, chapelles, cabanes
de bergers. Expérimenter de nouvelles spatialités et renouveler le regard porté
sur les patrimoines bâtis et les paysages spécifiques des territoires de montagne.
CRÉER UNE OEUVRE MUSICALE ORIGINALE
Explorer les archives sonores des altitudes, croiser les chants de bergères, complaintes
d’alpages, bourrées des hauteurs et les langues de ces territoires : le français, l’occitan
et le franco-provençal. Il s’agira de s’imprégner, arranger puis faire sonner dans les endroits
où les chants ont été collectés.
QUESTIONNER LE RAPPORT QUE NOUS
ENTRETENONS AVEC LA MONTAGNE
Opérer des rapprochements entre les pentes des différents massifs, confronter nos
imaginaires du pittoresque avec les réalités des usages et peut être révéler une part
inconnue du territoire.
FAIRE ITINÉRANCE
Une création in situ, qui se déplace à la vitesse de la marche et qui fait écho aux récits
et usages itinérants de ces espaces. Créer la possibilité d’un dialogue entre l’œuvre et le lieu
et permettre la rencontre des publics.
RENFORCER L’ATTRACTIVITÉ TOURISTIQUE
DES TERRITOIRES
Participer à rendre accessible les richesses du patrimoine matériel et immatériel
des territoires d’altitude. S’inscrire dans un tourisme durable, soucieux de son empreinte
sur les écosystèmes et avec un impact carbone dérisoire.